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Trop de bruit dans les services de néonatalogie

Les ARS du Centre et du Limousin ont expertisé l’environnement sonore de trois services de néonatalogie. Dans les deux régions d'étude, les niveaux sonores auxquels sont exposés les nourrissons sont très supérieurs aux valeurs guides de l’OMS. Des préconisations sont formulées par les auteurs.

bruit-services-neonatalogieLes ARS du Centre et du Limousin ont expertisé l’environnement sonore de trois services de néonatalogie. Dans les deux régions d'étude, les niveaux sonores auxquels sont exposés les nourrissons sont très supérieurs aux valeurs guides de l’OMS. Des préconisations sont formulées par les auteurs.

Pour le public, le mot hôpital signifie repos, donc silence. Mais la réalité est toute autre, notamment dans les services de prématurés où de très nombreuses sources sonores ont fait leur apparition au cours des années, qui ne sont pas sans conséquence sur le bien être et le développement des bébés. Les ARS du Centre et du Limousin ont souhaité expertiser l’environnement sonore de ces services. Pour l’ARS du Centre, les mesurages ont été effectués au sein des services de néonatalogie du Centre hospitalier régional d’Orléans et du Centre hospitalier de Châteauroux représentant au total 1008 heures cumulées de mesure. Pour l’ARS du Limousin, les mesurages ont été effectués au service de néonatalogie du Centre hospitalier universitaire de Limoges pour un total de 250 heures.

Principaux résultats obtenus pour l’ARS du Centre

  • Niveaux sonores équivalents de 60 à 70 dB(A) pour des intervalles d’observation de plusieurs heures et de 65 à plus de 100 dB(A) pour des intervalles d’observation d’une heure
  • Niveaux crête de 100 dB et pouvant être supérieurs à 120 dB
  • Niveaux sonores élevés aussi bien en période diurne qu’en période nocturne
  • Impact sonore prédominant du dispositif de circulation d’air et des respirateurs au sein de l’incubateur
  • Influence des alarmes des appareil électro-médicaux sur les fréquences de 1000 Hz et 4000 Hz

Principaux résultats obtenus pour l’ARS du Limousin

  • Niveau sonore dans un incubateur en veille : 49 dB(A)
  • Niveau sonore dans un incubateur en fonctionnement : 52 dB(A)
  • Niveau sonore dans un incubateur avec assistance respiratoire : 66 dB(A)
  • Niveaux crêtes mesurés dans un incubateur : de 110 à 124 dB
  • Niveau sonore des alarmes : de 58 à 73 dB(A)

Analyse

Dans les deux régions d'étude, les niveaux sonores auxquels sont exposés les nourrissons sont très supérieurs aux valeurs guides de l’OMS, qui préconise que le niveau sonore LAmax ne devrait pas excéder 40 dB(A) à l’intérieur des hôpitaux.

Des valeurs guides ont été édictées aux Etats-Unis en 2007 pour les unités de soins intensifs néonatals (salles avec nouveau-nés) :

  • LAeq (1h) inférieur ou égal à 45 dB(A)
  • LAeq10 (1h) inférieur ou égal à 50 dB(A)

Recommandations

Pour améliorer l’environnement sonore au sein des services de néonatalogie, un éventail de plusieurs solutions peut être proposé.

Pour le personnel soignant :

  • éviter les bruits d’impact et les conversations à voix haute à proximité de l’incubateur
  • maintenir fermées les portes des box occupés par des incubateurs
  • préparer le matériel de soins à l’extérieur des box
  • placer sur le dessus des incubateur un revêtement permettant d’amortir les bruits d’impact
  • sensibiliser/former les personnels soignants sur l’importance de la prévention du bruit dans la qualité de la prise en charge des nouveau-nés
  • inciter les services à s’inscrire dans un projet de service spécifique sur ce thème et/ou mettre en place la démarche NIDCAP (Neonatal individualized development care and assesment program), démarche consistant à mettre en œuvre un ensemble de stratégies environnementales et comportementales afin de favoriser le développement harmonieux du nouveau-né

Agencement des locaux :

  • Déplacer certaines sources sonores non indispensables
  • Abaisser le niveau sonore des alarmes ou les déporter vers une centrale externe de surveillance
  • Limiter le nombre d’enfants par pièce
  • Privilégier des matériels et équipements peu bruyants
  • Privilégier des matériaux absorbants pour limiter le temps de réverbération des locaux
  • Installer une signalétique ou un dispositif d’affichage des niveaux sonores au sein des services
  • En cas de création, modification ou extension d’un service, respecter les seuils acoustiques fixer par l’arrêté du 25 avril 2003 (au besoin un bureau d’études spécialisé en acoustique peut être missionné afin de définir les travaux nécessaires).

Les rapports complets des deux études sont disponibles en téléchargement sur les sites internet des ARS du Centre et du Limousin  :

Exposition au bruit des nouveau-nés dans les services de néonatalogie : lire la présentation de l'étude (format pdf - 1,5 Mo)

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