Après une semaine de confinement décrété pour lutter contre la pandémie de Covid-19, les effets de la désertification des villes commencent à se faire sentir. La qualité de l'air s'améliore, la faune reprend ses droits et...le paysage sonore "se détoxifie". Les émissions sonores des activités humaines ont considérablement baissé (bruit routier, bruit aérien, lieux musicaux, chantiers etc.). La ville n'a jamais été aussi silencieuse. Premier bilan pour les villes de Paris et de Lyon.

Dans son rapport, Bruitparif note un contraste saisissant avec la situation habituelle du à une perte d'entre 5 et 10 décibels le long des axes routiers, ainsi qu'une baisse progressive et désormais marquée du bruit aérien (aéroports) et ferroviaire. Pour Lyon, Acoucité a observé des réductions de niveaux sonores significatives sur le boulevard périphérique Laurent Bonnevay.
Ce bilan évoluera encore certainement dans les prochains jours avec la fermeture partielle de l'aéroport d'Orly.
Bars, restaurants et lieux musicaux
La chute des decibels est générale à Paris mais est plus marquée encore dans certains quartiers festifs. Les soirs de week-end, Bruitparif a mesuré 11 à 20 décibels de moins selon les quartiers). Pour le quartier des Halles, le quartier le plus bruyant de Paris, il a été mesuré sur la période 22h-2h :
74 dB samedi 7 mars,
55 dB samedi 14 mars,
49 dB samedi 21 mars.
Idem concernant la place Bellecour à Lyon. Acoucité a mesuré une perte de 8 dB pour les nuits de mardi à jeudi, 12 dB pour la nuit de vendredi, et 13 dB pour la nuit de samedi.
Attention, une perte de 8 dB peut passer pour peu significative, mais le calcul de l'intensité sonore répond à une échelle logarithmique. Une baisse de 8 dB correspond à 84 % d'intensité sonore en moins !
De nouveaux sons
Parce qu'il ne sont plus couverts par le bruit de la circulation routière ou d'autres bruits de le vie urbaine, certains sons refont surface, comme le chant des oiseaux, auxquels les citadins s'adaptent progressivement.
A l'inverse, les nuisances sonores de voisinage sont beaucoup plus présentes, les citadins étant pour la plupart chez eux, en famille et/ou en télétravail.
La coexistence de ces deux phénomènes devrait mécaniquement engendrer un accroissement des plaintes liées aux bruits de voisinages, devenus plus audibles et plus fréquents.
Sources