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Les principaux chiffres du bruit

Bruit et santé

15 millions de personnes acouphéniques en France (JNA-IFOP, 2023)

L’association JNA, en partenariat avec l’association de patients France Acouphènes, a publié une étude scientifique d’évaluation des coûts des acouphènes.   Avec l’appui de la société d’études Sanoïa, l’association a mené une enquête auprès de plus de 1 500 répondants, permettant d’évaluer le poids des acouphènes pour les malades et la société.  

Aujourd’hui, il existe 15 millions de personnes acouphéniques en France, soit 10 % des adultes, dont 1 % souffrent d’acouphènes sévères. Si l’âge moyen d’apparition des symptômes est évalué à 41 ans, ils concernent toutes les tranches d’âge, y compris les plus jeunes.  

La première consultation par un professionnel de santé arrive sept ans après les premiers symptômes. Sur les causes des acouphènes, elles ne sont pas toujours identifiées par les malades (pour la moitié d’entre eux). Un quart des interrogés a identifié un évènement particulier comme la cause de leurs acouphènes. 1/4 des acouphéniques ont relaté un traumatisme sonore. En outre, certains malades vivent des comorbidités telles qu’une perte auditive, de l’hyperacousie (hypersensibilité au bruit), des vertiges, des migraines, etc. Pour 60 % des acouphéniques, l’effet du bruit potentialise les acouphènes, de même que le stress et les troubles du sommeil. 

Le coût global des acouphènes est ainsi estimé à 12 milliards d’euros par an par l’étude. 

1 enfant pour 1000 naît avec une surdité profonde (hôpital universitaire Necker-Enfants malades, 2023)

En France, un enfant sur 1000 naît avec une surdité profonde avec 80% d'origine génétique, dont plus de 120 formes identifiées.

90 % des publics de concerts ont déjà ressenti un trouble auditif (AGI-SON, 2023)

Une enquête nationale sur les publics de concerts de l’association AGI-SON, réalisée par Opale avec le soutien du Centre national de la musique, a interrogé les publics de concert sur leurs habitudes en 2023.  

9 répondants sur 10 sont informés des répercussions sanitaires des chocs auditifs. Toutefois, 93 % des interrogés pensent que le danger pour leur audition provient principalement du volume sonore. Ils sont peu nombreux à ignorer l’impact de la durée d’exposition sur leur santé auditive (47 %). 9 répondants sur 10 ont déjà ressenti un trouble auditif, notamment des acouphènes (souvent à 21 %, parfois à 60 %) et une diminution de l’ouïe (souvent à 12 %, parfois à 48 %). Les 18-25 ans sont la tranche la plus touchée par les acouphènes.  

Pour la majorité des répondants, les protections auditives les plus utilisées sont les bouchons d’oreille à usage unique, même s’ils sont une majorité à souhaiter passer à des protections réutilisables (72 %). Ils identifient en majorité les festivals comme lieux de distribution. Les enfants participants à des concerts sont bien protégés par leurs parents (84 %). 

Même si 99 % des répondants ont affirmé être revenu en concert après la crise sanitaire, pour 7 % d’entre eux, le son trop fort et/ou de mauvaise qualité constitue un frein aux sorties en concert. La qualité sonore du lieu de concert est un critère de choix (45 %), après la programmation, le prix et la proximité géographique du lieu. Les petites et moyennes salles et les cafés-concerts sont des lieux privilégiés pour des sorties régulières et intensives.  La majorité des répondants considèrent le son comme bien réglé, d’avantage pour les petites et moyennes salles (66 %), beaucoup moins pour les discothèques (25 %). Ils sont, selon les mêmes proportions, toujours gênés par les basses fréquences : c’est dans les boîtes de nuit qu’elles sont les plus gênantes. Enfin, s’ils sont un peu plus de la moitié à connaître la réglementation applicable à ces lieux et prévoyant une limitation des niveaux sonores, ils sont 90 % à en être satisfaits.  

11 000 décès prématurés sont provoqués par le bruit (UE, 2022)

On estime que le bruit provoque chaque année en Europe 11 000 décès prématurés et contribue à 41 000 nouveaux cas de cardiopathie ischémique (causée par un rétrécissement des artères du cœur). Selon les estimations, cinq millions de personnes souffrent également d'importants troubles chroniques du sommeil dans l'Union européenne.

1 français sur 4 est touché par un trouble de l'audition (Inserm, 2022)

1 français sur 4 de 18 à 75 ans est touché par une forme de trouble de l'audition.

Le bruit est la deuxième cause de décès liés à la pollution dans l'Union européenne (UE, 2022)

Le bruit est la deuxième cause de décès liés à la pollution dans l'Union européenne, après la pollution atmosphérique, et l'exposition au bruit va croissant.

1 jeune sur 2 s'expose à des niveaux sonores dangereux (BMJ Global Health, 2022)

1 jeune sur 2 dans le monde s'expose à des niveaux sonores dangereux pour son audition en ayant des pratiques à risques.

1 personne sur 4 devrait avoir des problèmes d'audition d'ici 2050 (OMS, 2021)

Près de 2,5 milliards de personnes dans le monde, soit une personne sur quatre, souffrira de déficience auditive à des degrés divers d’ici à 2050, avertit l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans le premier rapport mondial sur l’audition, qui paraît aujourd’hui. Si l’on ne fait rien, au moins 700 millions de ces personnes auront besoin de soins auriculaires et auditifs et d’autres services de réadaptation. Ajourd'hui au niveau mondial, 1,5 milliard de personnes sont atteintes d’une déficience auditive plus ou moins prononcée. Parmi elles, 430 millions ont besoin de services de réadaptation. Plus de un milliard de jeunes adultes risquent une déficience auditive permanente évitable car ils ont des pratiques d’écoute non sûres.

60 % des cas de déficience auditive chez l’enfant pourraient être évités par des mesures de prévention (OMS, 2021)

Une grande partie des causes de la déficience auditive peuvent être évitées par des mesures de santé publique et des interventions cliniques mises en œuvre tout au long de la vie.

La prévention de la déficience auditive est essentielle tout au long de la vie, des périodes prénatale et périnatale au grand âge. Chez l’enfant, près de 60 % des déficiences auditives sont dues à des causes qui pourraient être évitées par des mesures de santé publique. De même, chez l’adulte, les causes de déficience auditive les plus courantes, comme l’exposition à des sons de forte intensité et les médicaments ototoxiques, sont évitables.

Politique, société

2,4 milliards d'euros par an pour la lutte contre le bruit (Min. Transition écologique, 2024)

En 2021, les dépenses allouées à la lutte contre le bruit ont atteint un montant significatif de 2,4 milliards d’euros, soit une augmentation de plus de 17 % en euros courants par rapport à l’année précédente. Cette hausse témoigne d’une reprise marquée des dépenses post-covid, notamment dans le domaine de l'isolation acoustique des bâtiments qui enregistre une hausse de 19,6 %, et représente l’essentiel des dépenses dédiées à la gestion du bruit. Les ménages contribuent de manière prépondérante au financement de ces dépenses, en couvrant les trois quarts du total, suivies par les entreprises, et les administrations publiques.

Source : https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/la-depense-de-lutte-contre-le-bruit-en-2021

20 % des Européens sont concernés par la pollution sonore (ULB, 2023)

L’Europe est particulièrement touchée, avec plus de 20% de la population - soit plus de 100 millions de personnes - concernées par la pollution sonore, ce qui coûterait des milliards d’euros chaque année aux gouvernements.

Source : https://www.rtbf.be/article/travaux-trafic-bruits-20-des-europeens-sont-concernes-par-la-pollution-sonore-70-a-bruxelles-11152521

Un élève français sur deux se plaint du bruit en classe (OCDE, 2023)

Près de trois élèves de 15 ans sur dix se plaignent de ne pas pouvoir correctement travailler en cours de mathématiques à cause du bruit. C’est le résultat du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), dont les résultats ont été publiés le 5 décembre 2023.  

En France, le climat disciplinaire en classe de mathématique est moins favorable à l’apprentissage que dans la plupart des pays de l’OCDE. Ainsi, 29 % des élèves ne peuvent pas bien travailler pendant la plupart ou la totalité de leurs cours de mathématiques. Ils sont 23 % si l’on prend la moyenne des élèves de l’OCDE. 

Ils sont par ailleurs 42 % à déclarer que leurs camarades n’écoutaient pas ce que disait le professeur (moyenne OCDE : 30 % des élèves et 39 % que le temps d'apprentissage était réduit, car l'enseignant devait attendre longtemps que les élèves se calment après le début du cours (moyenne OCDE : 25 %). Enfin, un élève sur deux déclare qu'il y a du bruit et du désordre dans la plupart ou dans tous les cours (moyenne OCDE : 30 %). 

Réalisée par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l'étude sur le PISA vise un grand nombre d’élèves, soit 690 000 élèves interrogés au total, répartis dans 81 pays et territoires, et âgés de 15 ans, parmi lesquels 7000 élèves français de 282 collèges. Organisés tous les trois ans, ces tests imposent, depuis 1990, une norme mondiale d’évaluation des systèmes éducatifs. La matière à l’honneur en 2022 sont les mathématiques.  

147 milliards d'euros, c'est le coût social du bruit en France (Ademe, 2021)

Le coût social du bruit en France est estimé à 147,1 milliards d'euros par an. Les deux-tiers (66,5%) des coûts sont liés aux transports : le bruit routier représente 54,8% des coûts, le bruit ferroviaire 7,6% et le bruit aérien 4,1%. Cependant, une partie non négligeable du coût total provient aussi du voisinage : environ 17,9%, dont 12% pour les seuls bruits des particuliers. Il en est de même du bruit dans le milieu du travail qui représentent 14,2% du coût total. 1,4% est par ailleurs lié à des dépenses de surveillance et de R&D. Quatre mesures d'évitement simultané du bruit et de la pollution de l'air ont été analysées. Elles permettent de réduire les coûts sociaux liés aux deux types de nuisances, dont la source est souvent commune. Ces quatre mesures spécifiques concernent le transport routier, les établissements scolaires et les chantiers.

Villes et territoires

Transports

- 30% de personnes souffrant de troubles chroniques dus au bruit des transports d'ici 2030 (objectif de la Commission européenne, 2021)

L’Union Européenne (U.E) prend de nouvelles mesures pour lutter contre le bruit. L’un des grands objectifs du plan d’action «zéro pollution» de la Commission européenne est de réduire de 30 % la part des personnes souffrant de troubles chroniques dus au bruit des transports d’ici à 2030, par rapport aux niveaux de 2017. Pour y parvenir, le nombre de personnes fortement gênées par le bruit dans l’UE devrait diminuer de 5,3 millions. 

900 000 franciliens exposés à des niveaux sonores dépassant les seuils réglementaires sur l’ensemble de la journée (Bruitparif, 2019)

En Ile-de-France, 900 000 personnes, serait ainsi exposée à des niveaux sonores dépassant les seuils réglementaires sur l’ensemble de la journée. Un chiffre qui ne baisse que de 4,2 %, soit 300 000 personnes, sur le même périmètre de nuit. Par ailleurs, plus de 500 000 personnes déclarent que ces bruits sont la source d’une forte baisse de la qualité de leur sommeil.

Il faudrait pouvoir réduire les niveaux sonores émis par le trafic routier à -53 dB en journée (OMS, 2018)

L'OMS recommande de réduire les niveaux sonores produits en moyenne par le trafic routier à moins de 53 décibels (dB) Lden, et un seuil d'exposition au bruit nocturne à moins de 45 dB Lnight. Elle préconise aussi de réduire les niveaux sonores moyens produits par le trafic ferroviaire à moins de 54 dB Lden, et ceux nocturnes à moins de 44 dB Lnight. Pour le trafic aérien, les valeurs limites sont fixées à 45 dB Lden et 40 dB Lnight.

Source : http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0008/383921/noise-guidelines-eng.pdf?ua=1

Habitat, logement, construction

59 % des habitants de quartiers prioritaires subissent des problèmes d'isolation acoustique ou de nuisances sonores (Harris Interaction, 2024)

Les résultats de l’enquête ont montré que les Français sont généralement satisfaits de leur lieu de vie, indépendamment qu’ils soient de quartiers prioritaires ou non.

34% des Français disent rencontrés des problèmes acoustiques ou de nuisances sonores, contre 59% des personnes en QPV.

Le logement est le premier levier de dépense pour les Français (32%) et les personnes en QPV (35%), devant l’énergie et l’alimentation.

40 % des futurs propriétaires placent l'absence de nuisances sonores comme priorité pour l'achat d'un logement (Qualitel, 2023)

Pour les propriétaires ayant changé de logement au cours des cinq ans, le type de bien est un critère indispensable pour 69 % des personnes à la recherche d'une maison. Il ne l'était que pour 39 % de ceux à la recherche d'un appartement, signe que vivre en appartement est majoritairement un choix par défaut.

Parmi les critères indispensables pour l'achat d'une maison, l'absence ou le peu de nuisances sonores figure à la quatrième place des priorités (40%), après le type de logement (69%), l'espace extérieur qu'il s'agisse d'un jardin ou d'un blacon (68%), et le prix (57%).

7 étudiants sur 10 sont gênés par le bruit dans leur logement (Union étudiante, 2023)

Un étudiant sur deux est touché par le mal logement. C’est le constat publié en novembre 2023 par l’Union étudiante, une fédération de syndicats et d’associations étudiantes. Parmi les étudiants les plus touchés figurent les femmes, les étudiants étrangers et les boursiers. Outre la présence de nuisibles et du froid, les étudiants souffrent de nuisances sonores. Les étudiants habitant chez leurs parents ne sont pas épargnés, d’autant plus que pour un tiers d’entre eux, il s’agit d’un logement contraint. L'Union étudiante réclame des mesures fortes du gouvernement pour améliorer les conditions de vie des étudiants, notamment par la création de 150 000 logements Crous ou à caractère social et la réquisition de logements vacants. Elle propose enfin de mettre en œuvre un plan de rénovation thermique des bâtiments. Et acoustique ?  

40 % des habitants de logements sociaux sont gênés par le bruit (Reflex, 2023)

Une étude de 2024 réalisée par l’association REFLEX a interrogé les locataires de logements sociaux sur leur rapport au bruit, qu’il provienne du voisinage ou de l’extérieur. L’enquête démontre que malgré la forte gêne ressentie, les habitants d’HLM, se sentant impuissants, sont résignés à vivre avec. Un marqueur fort des inégalités sociales et sanitaires. Plus de 40 % des personnes interrogées lors de l’enquête disent être gênées par le bruit dans leur vie quotidienne. Et cette gêne est même avancée comme un motif de départ pour plus d’un tiers. « Il y a des gens qui sont partis de l’immeuble à la va-vite, parce qu’il y avait trop de bruit. »

Pour elles, ce sont d’abord les bruits intérieurs à la résidence qui sont source de nuisances. Les bruits considérés comme les plus gênants sont les bruits de voisinage, de manière globale à 82 %, et plus particulièrement les bruits de conversations (à 63 %), la musique/télé des voisins (à 55 %). Salons et chambre sont les pièces les plus fortement exposées au bruit, pour près des ¾ d’entre eux. Les parties communes sont elles aussi particulièrement exposées au bruit. Concernant les bruits extérieurs, la gêne provient principalement de la circulation routière, mais aussi de la présence nocturne de groupes soupçonnés d’activités de trafic illicite (deux-roues motorisés, cris, pétards, etc.). Sans surprise, la gêne se fait plus présente en soirée, entre 18 heures et 22 heures (41 %), lorsque l’immeuble est le plus habité. 20 % des personnes interrogées souffrent des effets du bruit sur leur sommeil. Toutefois, 7 % d’entre elles se disent victimes de nuisances sonores le matin ou l’après-midi.  

Bruits d'activités professionnelles, loisirs

65 % des français ont déjà renoncé à un restaurant à cause du bruit (Ecophon, 2023)

65 % des français affirment avoir déjà renoncé à un restaurant à cause du bruit. Ecophon a confié à l’Institut OpinionWay la réalisation d’un sondage portant sur les Français et le bruit dans les restaurants et cafés afin de mesurer leur perception auditive. Les résultats mettent en exergue la nécessité d’améliorer le confort acoustique de ces lieux.  

L’étude d’Ecophon a été menée auprès de 1300 personnes, composé d’hommes (48%) et de femmes (52%), ayant entre 18 ans pour les plus jeunes à 65 ans et plus pour les plus âgés. Etabli selon la méthode des quotas, le panel est constitué à la fois de personnes issues de catégories socioprofessionnelles supérieures (28%), de catégories populaires (29%) et d’inactifs (42%). L’ensemble de la population française est représenté avec des personnes venant de l’Ile de France (18%), du Nord-ouest (23%), du Nord-est (22%), du Sud-ouest (12%), et du Sud-est (25%), résidant dans des agglomérations de différente densité allant de la commune rurale à l’agglomération de 100 000 habitants et plus.  

Les chiffres parlent d’eux-mêmes et ne laissent pas de place au doute puisque 8% des interrogés affirment sans détour fuir les établissements trop bruyants. 75% sont désireux de calme dans les restaurants pour pouvoir apprécier leur repas et leur compagnie. 68% n’en attendent pas moins des cafés pourtant soumis à une forte affluence. Un phénomène qui s’explique par le fait que de plus en plus de personnes viennent aussi pour y travailler quelques heures. Même les bars, réputés pour être des lieux de fête sont concernés : 63% des sondés ont envie de pouvoir échanger sans être pollués par une mauvaise insonorisation. 

L’acoustique est un sujet qui doit être sérieusement pris en considération par les responsables d’établissements. La preuve en est, 65% des personnes interrogées affirment avoir déjà renoncé à un lieu de restauration à cause du bruit. Les plus récalcitrants boycottent les lieux à 53% quand les plus téméraires qui tentent une fois l’expérience jurent ne plus réitérer à 53%. L’intolérance au bruit pousse certains à quitter les lieux même une fois attablés (29%) ou pire encore, après avoir passé commande (16%). 94% reviennent volontiers dans un établissement ou le calme est roi. 


Bruit au travail

1/4 des professionnels de la musique ne portent pas de protections auditives (AGI-SON, 2023)

Une enquête nationale sur les publics de concerts de l’association AGI-SON, réalisée par Opale avec le soutien du Centre national de la musique, a interrogé les publics de concert et les professionnels sur leurs habitudes en 2023. Les professionnels de la musique sont 25 % à ne pas utiliser de protections auditives, bien que le Code du travail impose à l’employeur de mettre à disposition de leurs salariés des protections auditives individuelles adaptées. La diversité des statuts professionnels dans le milieu de spectacle (intermittents, indépendants...) ne permet pas toujours de financer ce genre d’équipements.

93 % des enseignants ressentent une fatigue quotidienne à cause du bruit en classe (Ecophon/OpinionWay, 2022)
Saint-Gobain Ecophon s’est penché sur les conséquences des nuisances sonores en milieu scolaire, en réalisant, en partenariat avec la Semaine du Son de l’Unesco, deux sondages OpinionWay auprès des élèves, puis des enseignants. Plus de 300 enseignants de niveaux différents (de la maternelle à l'enseignement supérieur) ont également été interrogés en décembre dernier. Les enseignants sont 66% à trouver leur classe trop bruyante et 69% à déclarer que le bruit est difficilement supportable dans les couloirs. Quasiment tous les enseignants ressentent de la fatigue, au moins de temps en temps (93%), pour 23 % d'entre eux tous les jours, ainsi que de l'irritabilité, du stress, des maux de tête, des troubles de la voix et de l'audition jusqu'à des problèmes de tension arterielle et de rythme cardiaque. 16 % des enseignants ont déjà été en arrêt maladie parce qu'ils souffraient de ces troubles. La salle des profs est également un lieu susceptible d'être bruyant (23%).
1/3 des salariés sont excessivement exposés au bruit sur leur lieu de travail (SUMER, 2017)

En France, plus d'un tiers des salariés (32%) sont exposés sur leur lieu de travail, de manière prolongée, à des niveaux de bruit potentiellement nocifs en 2017.

Bruit et biodiversité

Les océans seront cinq fois plus bruyants en 2100 (Université de Wageningen, 2023)

Les changements de température des océans influent sur la façon dont le son se propage sous l’eau. C’est le résultat d’une étude publiée en octobre 2023 dans le journal Environnemental Science par des chercheurs.

Par la modification de la structure thermique des océans et la diminution du pH de l’eau, ce phénomène affecte la propagation du bruit. En effet, l’acidification de l'eau diminuera l’absorption acoustique aux basses fréquences (<10 kHz), améliorant ainsi la propagation du son à longue portée. La fluctuation de température a également un impact sur les océans puisqu’elle accélère la vitesse du son, entraînant la création ou la disparition de conduits sonores dans lesquels le son peut se propager sur de grandes distances, notamment le bruit des navires (distances supérieures à 500 kilomètres). L’eau de surface plus froide crée un « canal sonore séparé », qui permet au son de parcourir de plus longues distances. La modification des courants marins, et notamment de la circulation méridienne de retournement atlantique (ou « Amoc »), pourrait par conséquent jouer sur l’évolution de l’environnement sonore de la faune sous-marine. 

Dans les régions les plus affectées telles que l’Atlantique Nord, le niveau sonore sous-marin pourrait augmenter de sept décibels jusqu’à 200 mètres de profondeur, ce qui représente un véritable désastre écologique, selon les scientifiques. 

Une question sur le bruit ?