Même si l’on manque encore de données épidémiologiques suffisamment solides pour objectiver un lien évident entre l’écoute du baladeur et la survenue d’acouphènes – certains scientifiques réfutent ces risques –, principe de précaution oblige, ce dossier présente quelques bonnes habitudes à prendre pour ne pas risquer son audition.
Pour commencer, il faut savoir que le baladeur numérique, par rapport au walkman, se caractérise par une autonomie beaucoup plus importante et une capacité de mémoire sans commune mesure. Résultat : l’utilisateur a la possibilité d’écouter de la musique sans discontinuer pendant des heures. D’autant que le répit salvateur que constituait le changement ou le retournement de la cassette n’existe plus. Pire encore : plus on écoute de la musique longtemps, plus l’oreille se fatigue et plus on a tendance à écouter fort… Et ce bilan peu à l’avantage des baladeurs numériques ne s’arrête pas là : les qualités du son numérique font que, même poussé à fond, le son n’occasionne pas de distorsion. En outre, les baladeurs numériques sont équipés d’écouteurs « intra » qui se logent au plus près des fonctions auditives, contrairement aux écouteurs moins intrusifs utilisés il y a encore 10 ou 15 ans. Mais ce n’est pas tout : bien que le niveau sonore des baladeurs soit en France, limité à 100 décibels, il est possible de télécharger des logiciels boosters qui débrident els appareils ou d’acheter des écouteurs permettant d’atteindre 110 ou même 115 décibels. Pour couronner le tout, le prix abordable de ces appareils – 30 euros pour un modèle d’entrée de gamme – contribue à une très large diffusion de ces appareils.
Malgré le manque de certitude scientifique, si l’on en juge par les extraits d’articles cités dans l’article de France Acouphènes, la prudence s’impose : News of the world 2005 indique par exemple qu’il y aurait 4 millions de jeunes Américains qui souffriraient d’acouphènes chroniques du fait de l’utilisation du baladeur ; le National Institute of Deafness rapporte quant à lui qu’il y a aujourd’hui 28 millions de malentendants aux USA, et que ce chiffre atteindra 78 millions en 2030.
Au chapitre des recommandations, France Acouphènes conseille : de surveiller le volume, car on ne se rend pas forcément compte du fait qu’on ait atteint les 100 décibels (soit le niveau d’un marteau-piqueur à 10 mètres) ; faire des pauses pour soulager la fatigue auditive ; ne pas changer les écouteurs du baladeur, ce qui peut entraîner un dépassement des 100 décibels ; ne pas tenter de couvrir les bruits extérieurs avec son baladeur en haussant le volume ; dès l’apparition d’acouphènes, il est certain qu’on a écouté trop fort et trop longtemps (l’acouphène est un signe d’alerte, de souffrance auditive).Source : Revue France Acouphènes n°52 – 15 juin 2006
France Acouphènes sur le web : www.france-acouphenes.org