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Développement durable de l’aéroport de Roissy : des propositions qui déçoivent les associations

En décembre dernier paraissait le rapport de Jacques Dermagne, président du Conseil économique, social et environnement de la République, chargé par Nicolas Sarkozy de présenter un rapport destiné à préfigurer la future Charte de développement durable de l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. Bien que basé sur plus de 150 auditions, ce document ne fait, selon les associations de défense, aucune proposition concrète d'amélioration concernant les questions essentielles que sont le droit au sommeil, la protection du cadre de vie et la santé. Parmi les principaux reproches à l’endroit des 35 mesures imaginées par l’équipe de M. Dermagne, figurent l’absence de propositions concernant le relèvement du survol des villes du nord-ouest francilien, l’impasse sur le plafonnement du nombre de mouvements annuels à 500.000 et le silence sur la suppression des vols de nuit entre 23h00 et 7h00. Le Cirena (Collectif inter-associatif du refus des nuisances aériennes) et l’Advocnar (Association de défense contre les nuisances aériennes) prévoient d’écrire au secrétaire d’Etat aux transports, Dominique Bussereau, ainsi qu’à Christian Blanc, le président d’Air France, afin de reparler de leurs propositions.

Ville et Aéroport, association d’élus pourtant connue pour sa vision constructive de la problématique du développement durable du transport aérien, regrette quant à elle que les « propositions du volet environnemental ne fassent que reprendre des mesures déjà existantes et dont l’impact réel s’est avéré limité, notamment sur la question des vols de nuit  ». Selon son président, Jean-Pierre Blazy (maire de Gonesse, député du Val-d’Oise), les principales propositions formulées par Ville et Aéroport lors de son audition n’ont pas été retenues, notamment : réduction immédiate du nombre de mouvements entre 22h et 6h afin d’envisager l’application d’un couvre-feu à terme ; plafonnement global pris sur la base du nombre de mouvements annuels (comme c’est le cas à Orly), fusion entre PEB et PGS, réouverture du dossier « 3ème aéroport ». L’association reconnaît en revanche que certaines propositions vont dans le bon sens : l’accélération de l’insonorisation des logements avec une planification sur 5 ans ; la création d’une « communauté de territoires » dont les ressources sont précisées ; une meilleure répartition des retombées économiques et fiscales générées par l’activité de l’aéroport, au bénéfice des riverains ; une plus grande transparence de l’information auprès des élus et des populations riveraines sur le développement de l’aéroport ; un meilleur fonctionnement des instances de concertation. Considérant que ce travail ne peut constituer en l’état la base de la future charte de Roissy-CDG, l’association annonce qu’elle proposera son projet de Charte de développement durable au Président de la République.

Sur son site www.villaeroport.org, Ville et aéroport rappelle quelques chiffres concernant Roissy : en 2008, l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle a accueilli plus de 60 millions de passagers, soit plus de 550 000 mouvements. Ce chiffre est à rapprocher des prévisions à l’horizon 2015 formulées en 1996 au moment de l’extension de l’aéroport : les experts tablaient alors sur 55 millions de passagers et 495 000 mouvements. Par ailleurs, Paris-Charles-de-Gaulle est l’aéroport européen le plus nuisant la nuit avec en moyenne 168 vols enregistrés entre 22h et 6h chaque nuit.Pour un développement durable de l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle (propositions de Jacques Dermagne) – Novembre 2008

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