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Controverse sur le transfert de vols de Roissy vers Orly

Une semaine après l'effondrement d'une partie du toit du terminal 2E de Roissy, Aéroports de Paris (ADP) a annoncé l’éventualité d’un transfert de certains vols de Roissy vers Orly, afin de désengorger l’activité de la plateforme. ADP annonce aussi avoir demandé à la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) l'autorisation de déplacer certaines compagnies aériennes vers l'aéroport d'Orly.

Certains élus locaux, tel Jacques Martin, maire de Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne) et président du groupe UMP au conseil général, voient dans ce projet une opportunité de développement du sud parisien : selon l’élu, 6.000 emplois auraient été perdus depuis 1998 ; alors qu’une liaison Orly-USA bénéficierait au marché de Rungis et aux centres de recherche du sud-est parisien.

Au contraire, Didier Gonzales, maire UMP de Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne), l'une des communes les plus exposées aux nuisances de l'aéroport d'Orly, estime que tout transfert, notamment des vols long-courriers, serait « aberrant ». Il propose un redéploiement des vols vers les aéroports de province, « comme cela est fait lors de fortes intempéries ». Nathalie Kosciusko-Morizet, députée UMP de l'Essone et rapporteur à l'Assemblée nationale de la Charte de l'environnement, s’oppose également à ce transfert. « Jusque-là, tout ce qu’ADP a annoncé comme provisoire est devenu définitif, sans concertation », a-t-elle souligné. Estimant qu’ADP perd dans cet épisode « toute crédibilité auprès des riverains », elle rappelle que « l'Etat a rejeté la construction d'un troisième aéroport en évoquant des solutions alternatives comme l'utilisation de l'aéroport de Vatry dans la Marne ». Pour elle, la situation d’urgence consécutive à l’accident de Roissy est une occasion « d'expérimenter des solutions alternatives pour désengorger le trafic aérien des aéroports parisiens ».

De son côté, Daniel Lacambre, porte-parole d'un collectif d'associations de riverains de l'aéroport d'Orly, a indiqué que « le transfert, ne serait-ce que d’un seul vol par jour, demanderait l'augmentation du nombre de créneaux horaires attribuables. » Ce qui, selon lui, serait synonyme de déplafonnement de fait de l'aéroport d'Orly. Un arrêté ministériel du 6 octobre 1994 autorise en effet Orly à exploiter 250 000 créneaux. Afin de protéger les riverains, l’arrêté précise parallèlement que le nombre annuel de mouvements de l’aéroport doit être limité à 200 000. Pour Daniel Lacambre, sans modification de cet arrêté, toute action de transfert de vols est illégale. Les associations n’ont d’ailleurs pas caché leur intention, si nécessaire, de saisir le tribunal administratif.

Pierre Graff, le président d’ADP, a assuré que cette mesure serait provisoire et ne concernerait qu’une quinzaine de vols par jour. En outre, il a fait valoir que sur les 250 000 créneaux horaires autorisés à Orly, en 2003, seuls 203 000 ont été utilisés. Pour le collectif d’associations, ADP tente de faire un amalgame entre créneaux horaires attribués et mouvements pour essayer d'imposer l'idée que l'aéroport d'Orly est limité, non pas à 200 000 mouvements, mais à 250 000 mouvements (lesquels seraient incompatibles avec un nombre de créneaux limité à 250 000).Sources : Polémique sur le projet de transfert de vols de Roissy vers Orly (Communiqué AFP) www.lexpress.fr

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