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Problèmes auditifs accentués par l’exposition au monoxyde de carbone

news 1173 mnxd crbn brtPour la première fois, des chercheurs ont démontré le lien entre l’exposition chronique au monoxyde de carbone, conjuguée à un niveau de bruit important, et des pertes auditives chez l’être humain.

L’étude réalisée par Adriana Lacerda, de l'École d'orthophonie et d'audiologie de l'Université de Montréal, a porté sur 8600 travailleurs exposés au bruit et au monoxyde de carbone. Les chiffres sont issus de la base de données de l'Institut national de santé publique du Québec. L’équipe de recherche a comparé l'acuité auditive de travailleurs exposés à des niveaux de bruit de moins de 90 décibels à un autre groupe de travailleurs exposés à des niveaux excédant 90 décibels. Dans chacun des groupes, un sous-groupe de travailleurs était, en plus, exposé au monoxyde de carbone (CO). Résultats ? Il existe un risque accru de perte d’acuité auditive chez les travailleurs déjà exposés au CO : la co-exposition au bruit et au monoxyde de carbone entraîne une diminution du seuil d'audition, dans la gamme des hautes fréquences (de 3 à 6 kilohertz). Cette observation est encore plus contrastée chez les travailleurs exposés au bruit et au CO sur une longue période de temps (de 25 à 29 années). Parmi les professions les plus à risque, on retrouve les soudeurs, les pompiers, les mécaniciens, les conducteurs de poids-lourds, les opérateurs de chariots élévateurs et les mineurs. Pour expliquer ces résultats, les auteurs de l’étude privilégient l’hypothèse que le CO, en réduisant l'apport d'oxygène dans le sang, entraînerait une détérioration plus rapide des cellules sensorielles de l'oreille interne. Ce gaz incolore, inodore et sans saveur, donc difficilement décelable, se forme lors de la combustion incomplète de matières organiques telles que gaz, charbon, fioul, bois ou carburants. Il a un effet toxique à partir d'une concentration en volume inférieure à 0,1%, en exposition prolongée. L’importance du monoxyde de carbone comme facteur aggravant des pertes auditives a déjà été montrée chez les animaux, mais le lien n’avait pas été établi pour les humains.

Source : actualités de l’Université de Montréal

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