Le Pavillon de l’Arsenal à Paris accueillait hier au soir, jeudi 23 juin, Nelly Olin, la ministre de l’Écologie et du développement durable et Marcelle Ramonet, députée du Finistère et présidente du Conseil national du bruit, pour la cérémonie de remise des trophées de la 12ème édition du concours national des décibels d’Or. Ce concours récompense chaque année les actions et les produits qui, dans le domaine de la lutte contre le bruit, constituent des initiatives remarquables.
Dans la catégorie « Ville ou transports », le lauréat est la société Colas, récompensée pour le revêtement routier urbain RUGOSOFT. A faible vitesse, le bruit du trafic routier résulte du bruit du moteur et de l’échappement mais, dès 50 km/h les bruits de contact pneumatique/chaussée sont prépondérants. D’où l’intérêt d’un tel revêtement, qui, outre ses qualités d’adhérence et de durabilité, est en moyenne quatre fois moins bruyant (moins 7 décibels) qu’un enrobé classique et ce, pour un surcoût inférieur à 5%.
Dans cette même catégorie, un prix spécial du jury a été décerné au groupe de travail « Bruit et Urbanisme » du Pôle de compétence Bruit de l’Isère, pour le livret « Plan local d’urbanisme et bruit, la boîte à outils de l’aménageur ». Ce document répond opportunément à la nécessité de fournir aux élus des outils adaptés pour intégrer le bruit dans leur politique d’aménagement local.
Dans la catégorie « Sensibilisation et éducation », le prix est revenu à la Maison de l’environnement du Territoire de Belfort pour son opération intitulée « Tendre oreille ». Lancée lors de l’édition 2004 du festival « les Eurockéennes », cette action de sensibilisation est symbolique des initiatives qui peuvent contribuer à une prise de conscience chez les jeunes des risques d’une exposition prolongée à des niveaux sonores trop élevés, lors de l’écoute du baladeur, ou en concert ou discothèque. Cette opération s’est notamment concrétisée par la distribution de 40.000 paires de bouchons d’oreilles et par de nombreuses actions de sensibilisation – émissions de radio, expositions interactives, actions pédagogiques… Si pour les jeunes, la musique est souvent associée à la fête, un minimum de précautions s’impose. Une étude récente a en effet souligné que 25% des lycéens présentent un déficit auditif préoccupant.
Dans la catégorie « Produits et nouvelles technologies », la société Kaérys a été récompensée pour son dispositif de traitement de l’apnée du sommeil KXS. L’apnée du sommeil est un problème bien spécifique qui touche actuellement 6% des hommes et 3% des femmes, et qui connaît une progression constante. Le traitement de choix de cette affection est la ventilation spontanée en pression positive continue (CPAP). Plus petit que les appareils de CPAP concurrents, le KXS peut être utilisé lors de déplacements. Moins bruyant que les appareils comparables – son niveau sonore est inférieur à 30 dB (A) –, il garantit au patient comme à son conjoint des nuits calmes.
Dans la catégorie « Matériaux acoustiques », le prix est revenu au montant acoustique Prégymétal M 62 dB, conçu par la société Lafarge Plâtres. Associé à un simple parement plaque de plâtre, ce système permet un haut niveau d’affaiblissement acoustique. Par rapport aux cloisons à double parement, ce montant acoustique réduit le nombre de plaques à manipuler, ce qui facilite la gestion du chantier en terme d’approvisionnement et réduit le coût de main d’œuvre d’environ 20%. Pour une performance acoustique équivalente aux cloisons traditionnelles, ce dispositif présente un coût global inférieur de l’ordre de 10% à 15%. Ce type de cloison est parfaitement adapté à une utilisation dans les bâtiments dans lesquels l’isolation acoustique est une exigence majeure, tels que les hôpitaux, les écoles ou les hôtels.
Avant de clôturer la cérémonie, Marcelle Ramonet a remis un décibel d’Or d’honneur à Mathias Meisser, pour l’ensemble du travail qu’il a accompli, 18 ans durant, à la tête de la commission technique du Conseil national du bruit. Eminent spécialiste de l’acoustique du bâtiment depuis une bonne quarantaine d’années, membre du CNB depuis sa création en 1982, Mathias Meisser quitte le CNB pour se consacrer à d’autres activités. Dans son mot de remerciements, la présidente du CNB n’a pas manqué de rappeler les « compétences, la probité intellectuelle, la diplomatie, la chaleur humaine et la disponibilité » de M. Meisser, qualités que toute la communauté du bruit lui reconnaît.Lire le dossier de presse