Vous les avez peut-être aperçus aux abords des routes : plusieurs dispositifs de radars sonores ont été testés en conditions réelles dans sept collectivités depuis 2022. Un seuil de bruit a été fixé pour les verbalisations à 85 dB(A). Et maintenant ? Le CidB fait le point avec le Cerema.
En 2019, la Loi d'orientation des mobilités (LOM) prévoit de mettre en œuvre une "expérimentation de la constatation des niveaux d'émissions sonores des véhicules par des appareils de contrôle automatique fixes et mobiles. Cette expérimentation est de deux ans". Ces appareils de contrôle, rapidement nommés "radars sonores", devront être testés puis homologués, avant de pemrettre aux autorités locales
de verbaliser les véhicules en infraction.
En 2021, une consultation publique est lancée sur un projet de décret venant préciser les modalités de l'expérimentation. En 2022, le décret est publié et modifie l’article R318-3 du Code de la route pour introduire l'infraction sonore des véhicules en circulation, dont le niveau admissible sera fixé par arrêté en amont de la 2e phase de l’expérimentation.
Le 4 janvier 2022, l'expérimentation des radars sonores est lancée en grande pompe par Barbara Pompili, la ministre chargée de la Transition écologique. 7 collectivités volontaires sont retenues pour bénéficier de cette expérimentation de deux ans.
Le 28 septembre 2022, sur le campus de Jussieu (Paris), le sujet est au coeur d'un atelier de l'édition 2019 des Assises nationales de la qualité de l'environnement sonore*, en présence du chef de la mission Bruit et Agents physiques de la DGPR (ministère de la Transition écologique).
En réponse à une question ministérielle du 10 juin 2025, la ministre en charge de la Transition écologique a donné des nouvelles de l'expérimentation des radars sonores dans une réponse publiée au Journal Officiel du 10 juillet. La Ministre chargée de la Transition écologique informe qu'il n'a pas été possible d'aller jusqu'à la phase de test de la prise de sanctions, ce qui suppose en effet que les radars soient homologués sur le plan métrologique. Elle rappelle que le gouvenrement reste mobilisé sur le sujet.
Aujourd'hui, les étapes suivantes sont donc :
- l'homologation de deux types de radars sonores en 2026 ;
- l'expérimentation de la verbalisation sur plusieurs sites.
Le rôle du Cerema dans l'homologation des radars sonores
Le Cerema a été sollicité par la Direction Générale de la Prévention des Risques (DGPR) du ministère de la Transition Écologique pour l’accompagner dans l'évaluation des radars, l’accompagnement des industriels en vue de l’homologation de leurs prototypes et dans le choix du seuil de verbalisation, en lien avec l’Université Gustave Eiffel et le LNE.
Étape 1 - Évaluation des radars
Le Cerema et l'Université Gustave Eiffel ont défini le protocole d'évaluation qui comprenait une évaluation des prototypes sur piste d'essais et sur site en conditions réelles. Trois dispositifs produits par MicrodB, Bruitparif et Acoem ont été évalués sur leurs capacités à identifier la source de bruit (avec photographie) et caractériser son niveau sonore. En effet, ces radars doivent pouvoir distinguer les sources de bruit et mesurer le bruit des véhicules en circulation allant au-delà d’un certain volume sonore, tout en discriminant les bruits parasites (bruit de l’environnement, d’un véhicule qui passerait en même temps en sens opposé, etc.).
Étape 2 - Homologation des radars
L’homologation des radars est prévue en 2026. Le Cerema a réalisé un retour d’expérience des essais préalables des radars sur la piste de Nantes pour accompagner le LNE, chargé de rédiger un Cahier des charges en vue de l’ homologation des dispositifs. Deux fournisseurs, MicrodB et Bruitparif, ont souhaité poursuivre cette démarche d’homologation.
Ce cahier des charges prévoit des essais pilotés par le LNE sur la piste de Montlhéry et des essais en laboratoire portant sur la température , les composants CEM et le bruit. Les premiers essais sur piste dans le cadre de la procédure d’homologation ont débuté les 16 et 17 décembre 2025 avec le fournisseur MicrodB .
Étape 3 - Expérimentation sur site avec verbalisation
Le Cerema a contribué aux choix des sites sur lesquels l’expérimentation avec verbalisation sera menée. Les collectivités concernées sont Bron, Nice, Rueil-Malmaison, CCHVC, Paris (2 sites), Villeneuve-le-Roi et Toulouse.
Le Cerema a débuté une évaluation des ambiances sonores avec des sonomètres de classe 1 pendant une durée de 6 mois avant l’implantation des radars, en lien avec l’UGE. Ces mesures et analyses seront reproduites après l’implantation des radars, pendant la phase de verbalisation (durée 6 mois) et après désinstallation des radars et fin de verbalisation (durée 6 mois). L’objectif est d’évaluer s’il y a une baisse durable des niveaux sonores, liée au changement de comportement des conducteurs avec la mise en place d’un radar de bruit. Le Cerema a aussi contribué à valider un protocole de mesure de l’UGE pour réaliser ces évaluations. Les mesures sont transmises au Cerema par Acoucité et Bruitparif qui les réalisent.
Pour rappel, le déploiement de radars sonores sur l’ensemble du territoire national est l’une des recommandations pour lutter contre les comportements de conduite inappropriés, responsables d’intenses pics de bruits.
* Retenez la date ! La dixième édition des Assises nationales de la qualité de l'environnement sonore aura lieu à l'Institut d'acoustique du Mans (72) du 23 au 25 novembre 2026.
Pour en savoir plus :
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Radars sonores : le Cerema contribue aux expérimentations et à l'homologation des dispositifs avant déploiement - Cerema - 15 décembre 2025 ;
- Radars sonores : où en est-on ? - CidB.