Le ministère de la Santé et de l'accès aux soins a publié une feuille de route en faveur d’un sommeil de qualité pour 2025-2026. L’axe 3 « Agir pour un environnement favorable au sommeil » présente deux actions phares concernant la lutte contre les nuisances sonores et le déploiement des espaces calmes.
Dans le cadre de la Grande Cause Nationale Santé Mentale, Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux Soins, a dévoilé le mardi 22 juillet 2025, la nouvelle feuille de route interministérielle 2025-2026 pour la promotion d’un sommeil de qualité et la prévention de ses troubles. Ce plan d'actions ambitieux propose des mesures concrètes pour améliorer la qualité de ce déterminant essentiel de la santé physique et mentale.
Le sommeil, un pilier de notre santé
Trop souvent négligé, le sommeil est pourtant essentiel à notre équilibre physique, mental, social et cognitif. Un sommeil insuffisant ou de mauvaise qualité augmente les risques de troubles cardiovasculaires, de diabète, d’obésité, de cancers, mais aussi de troubles psychiques. À l’inverse, bien dormir favorise la réussite scolaire et professionnelle, la concentration, la mémoire, l’humeur et le bien-être général.
Pourtant, les Français dorment de moins en moins, et de moins en moins bien. Cette tendance s’est accentuée depuis la crise sanitaire, notamment chez les enfants, adolescents et jeunes adultes, dont le sommeil est perturbé par les écrans, les réseaux sociaux et des rythmes de vie décalés.
Face à ce constat, le gouvernement lance une feuille de route interministérielle construite avec plusieurs ministères (Santé, Éducation nationale, Travail, Logement, Culture, Enseignement supérieur, Agriculture, Transition écologique, Intérieur), avec l’objectif de mobiliser l’ensemble des leviers d’action publics.
Cette feuille de route s’articule autour de cinq axes prioritaires :
- Informer et sensibiliser le grand public sur l’importance du sommeil et les repères pour bien dormir,
- Favoriser de bonnes habitudes de sommeil dès l’enfance, en impliquant les familles et le monde éducatif,
- Agir sur l’environnement de vie et de travail pour qu’il soit plus favorable au repos (logement, rythmes professionnels, lutte contre les nuisances sonores, etc.),
- Mieux repérer et accompagner les troubles du sommeil, en renforçant la prévention et l’accès aux soins,
- Renforcer les connaissances sur le sommeil.
Lutter contre le bruit en valorisant les espaces calmes
Parmi les mesures phares, on peut citer la lutte contre les nuisances sonores, avec le label Quiet, valorisant les espaces calmes et les moments apaisés.
Dans le cadre du Plan National Santé Environnement 4 (PNSE 4), il est prévu de valoriser les espaces calmes par un label. Depuis 2024, c'est chose faite avec le label Quiet, qui permet aux populations de disposer d’espaces ressourçants par leur tranquillité sonore, contribuant ainsi à l’instauration de conditions propices à un repos de bonne qualité. L’enjeu est donc de poursuivre le développement de ces espaces, afin de favoriser le bien-être, le délassement, voire la sieste, et donc l’entretien de la santé mentale de chacun.
Le label propose que chacun puisse trouver du calme dans des espaces identifiés grâce au label Quiet, s’isoler et se protéger des nuisances sonores dans son quotidien. Le label est attribué à un lieu (exemple : établissement scolaire, bibliothèque, entreprise, commerce, restaurant, etc.) ou un temps précis, identifié.
Pilotée par la Direction Générale de la Santé (DGS), l'attribution du label se fait sur dossier tout au long de l'année, via la plateforme Démarches Simplifiées. Le Centre d'information sur le bruit (CidB) publie régulièrement des informations, comme la carte de France de tous les espaces déjà labellisés, ou encore une notice d'information pour mieux comprendre les objectifs du label. Pour en savoir plus, consulter la pagez dédiée.
Pour mieux dormir, améliorons la qualité acoustique des logements
Les nuisances sonores liées à une mauvaise isolation acoustique des logements peuvent entraver le sommeil, en retardant l’endormissement ou en provoquant des réveils intempestifs. Ces perturbations engendrent une fatigue notable, caractérisée par une diminution des capacités de travail ou des performances cognitives. Agir sur le niveau d’isolation acoustique des logements contribuera à améliorer la qualité du sommeil et à préserver la santé physique et mentale des habitants de ces logements.
Pour lutter contre le bruit grâce à des rénovations, le ministère recommande de suivre les préconisations des professionnels de l'acoustique (tels que le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment - CSTB), notamment pour le choix des matériaux et les économies d’échelle possibles.
Ce plan d’actions s’inscrit dans la continuité des travaux engagés depuis le précédent plan sommeil (2007-2010), et dans la volonté de faire de la santé mentale une priorité nationale. Il vise aussi à réduire les inégalités face au sommeil, en accompagnant les publics les plus vulnérables. « Promouvoir un sommeil de qualité, c’est agir pour la santé mentale, la réussite de nos enfants et la vitalité de notre société. Le sommeil est un déterminant de santé essentiel sur lequel on doit agir comme on agit sur l’alimentation et l’activité physique. Ce plan interministériel est une réponse forte et concrète à un enjeu de santé publique essentiel», déclare Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins.
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